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Journal de bord (suite 5)

Voici quelques  extraits récents  tirés
du « Journal  de bord »  que l’association  « SOS MAMANS-UNEC »  (BP
70114, 95210 Saint-Gratien) fait périodiquement  parvenir à  ses amis.

– Mercredi 8 février 2006. Une  jeune femme  de 20  ans, 6  mois
enceinte, Deborah, nous téléphone d’Argenteuil:  elle ne  trouve
pas où se loger, même avec un travail fixe et  des garanties  de
paiement  de  loyer!  Puisqu’elle  est   enceinte,  sa   famille
d’origine – 6 enfants vivant avec leurs parents sur 45 m2! –  ne
pourra plus la garder. La municipalité l’envoie promener. Rien à
faire,  il  n’y  pas   d’appartements  HLM   disponible.  –   Ce
gouvernement  est  criminel:  il  laisse  légalement entrer  les
étrangers  (« avec un  visa touristique »,  reconnaît le  ministre
Sarkozy), et puis, quand ils ne veulent plus partir de la  douce
France – et c’est prévisible! – , il ne peut leur  donner ni  du
travail  ni  du  logement,  tout  juste  quoi  manger. C’est  le
pharisaïsme des « droits de l’Homme »! Plus  charitable serait  de
ne plus laisser rentrer les étrangers en France, et de s’occuper
sérieusement de ceux qui sont déjà chez  nous, si  ce n’est  pas
déjà  trop  tard. Nous  autres, à  SOS MAMANS,  nous voyons  les
conséquences   de   cette   politique   néfaste   de  tous   les
gouvernements récents. Nous ramassons les  mamans enceintes  qui
rasent les murs. – Tenez, ce jour également nous  avons reçu  un
coup de téléphone de Rose,  18 ans;  elle a  accouché il  y a  3
mois, et est logée dans un de nos 4 studios de secours en région
parisienne, en fait une pièce d’à peine 10 m2,  avec cabinet  et
douche,  un canapé  de fortune  et une  plaque chauffante.  Rose
pleure, et le bébé Inès aussi: « C’est  trop petit! »,  s’effondre
Rose au téléphone. Tout juste qu’elle nous ne  le reproche  pas.
Evidemment  c’est  trop  petit, mais  quoi faire?  Une maman  en
situation  similaire,  Patricia,  que  nous avions  logée, a  dû
attendre 3 ans  dans un  de nos  petits studios  de refuge  pour
avoir la première proposition de HLM des services  de la  mairie
de  Paris,  pourtant  avec  3  enfants  en   bas  âge…   C’est
insupportable! Rose ne le dit pas, mais nous sentons qu’elle  le
pense: « Mais trouvez moi quelque chose, vous voyez  bien que  10
m2, cela ne suffit plus pour mon bébé  et moi. »  Elle a  raison,
mais nous sommes impuissants. Nous  peinons avec  elle, et  avec
son bébé, devant cette injustice contre la maternité et la jeune
enfance. Imaginez que vous soyez, à 18 ans à  peine, tout  juste
sortie de l’école, déjà confrontée  à de  tels problèmes!  C’est
comme cela que vous traitez l’avenir de la France, Messieurs les
ministres et législateurs, bande de pharisiens, rien que pour ne
pas   paraître   « racistes »   en   fermant  rigoureusement   les
frontières? C’est incroyable que des riches municipalités  comme
Argenteuil (aviation Marcel Dassault!) envoient  à nous,  petite
association  privée,  ces  mamans,  parce que  ces Messieurs  ne
savent pas comment leur trouver un logement! En attendant, chers
lecteurs, chers donateurs, ne nous laissez pas  tout seuls  avec
nos mamans! Pensez à Bethéhem,  au Bon  Samaritain, et  ESPERONS
contre toute espérance! Grâce à Dieu nos  petites mamans  savent
ce que c’est, l’Espérance. La preuve: leur bébé est là!

– Vendredi 17 février 2006  Aujourd’hui, pour  la première  fois,
nous avons vu pleurer Léa, notre responsable à  Paris: elle  n’en
peut plus. C’est  surtout le  sort de  Kalinka (pseudonyme!)  qui
pèse sur elle. Nous accompagnons cette jeune femme déjà depuis un
moment. Elle vient d’accoucher – hier! –  de jumeaux,   Roman  et
Léo. C’est une prostituée russe à  Paris, copine  de Tatiana  que
nous  avions  déjà  sauvée il  y a  deux ans  des boulevards  des
Maréchaux et qui se trouve maintenant en heureuse maman de retour
en Russie. Kalinka voudrait bien sortir de son esclavage sexiste,
mais nous ne savons où la loger. Léa  en pleure.  OUI nous  avons
sauvé ses 2 bébés, NON nous n’avons  pas encore  sauvé la  maman.
Dieu d’Amour, venez  à notre secours!

– Mercredi 22 février 2006. Nous avons pu arracher Kalinka et ses
2  nouveaux-nés  du carcan  de ses  geôliers. Puisqu’elle  devait
accoucher, elle avait pris rendez-vous dans un  hôpital à  Paris;
les souteneurs avaient une copie de la fiche de réservation et ne
se firent pas de souci. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que nous
avions préparé une autre place dans une autre maternité. Le  coup
fut génial, elle a pu échapper à la surveillance des malfrats.  3
jours plus tard, avec l’aide de tout un réseau de fortune de Bons
Samaritains, nous avons  pu l’évacuer  loin vers  un autre  pays,
chez un couple ami de  chirurgiens qui  a déjà  4 enfants.  « Deux
bébés en plus, cela  ne change  rien. » Kalinka  s’occupera des  6
enfants et pourra ainsi disparaître de la surface pendant 6 ou 12
mois, le temps nécessaire pour se retrouver  et –  pour se  faire
oublier du milieu. Ouf, et Dieu merci!

– Samedi 4 mars 2006. Il y a 3 jours  nous recevions  un coup  de
téléphone: « Ici Mme … Faites-vous  des chaînes  de prière?  Une
jeune fille  ici du  nom Christine  (pseudonyme) de  22 ans  veut
avorter demain… » Un contact direct entre Christine et nous  n’a
pu être établi. Ce matin, Christine est  spontanément venue  nous
voir,  chagrinée:  « J’ai  fini  par  avorter,  car  elles   m’ont
harcelée; je voulais en finir. » C’est la 2e jeune femme que  nous
connaissons, qui ait avorté son bébé  en se  disant harcelée  par
des « pro-vie ». Cet harcèlement, dans leurs  esprits, est  presque
devenu le motif majeur  de leur  ‘solution finale’.  Ce sont  les
seuls deux avortements dont nous avons eu connaissance en 11 ans:
terrible leçon pour  nous autres  Chrétiens! Que  Dieu, dans  Son
Amour, veuille recevoir ces deux bébés innocents  dans Ses  bras,
et  qu’Il  pardonne  aux  deux  jeunes  mamans  –  ainsi   qu’aux
harceleuses impliquées! – Quintessence:  aimer ne  veut pas  dire
faire n’importe quoi. Une action de charité mal  inspirée ou  mal
menée peut même blesser – voire tuer. L’amour, c’est une  affaire
immensément  délicate,  divine,  irréalisable  pour  nous  autres
pauvres humains, sauf « PAR LUI, AVEC LUI  ET EN  LUI », selon  les
textes inspirés de la Sainte Messe.