Samedi 15 avril 2006
Nous avons signalé à certains de nos amis qu’il ne faut plus envoyer des colis de lainages « tricotées mains » pour « nos » bébés. En fait, il se trouve que ces layettes tricotées ne plaisent pas aux mamans, souvent très jeunes. Elles leur semblent vieillottes et ringardes, et elles n’osent pas habiller leurs bébés de ces vêtements traditionnels, souvent confectionnés – avec beaucoup d’amour – dans les couleurs bleu pour garçons, et rose pour filles. C’est vrai, ce n’est pas à nous à imposer tel ou tel goût de la mode aux mamans, nous devons respecter leurs goûts, aussi contraires qu’ils soient à nos propres préférences. Le rôle de SOS MAMANS se limite strictement au sauvetage de la vie de leurs bébés, même si ce message est un peu déconcertant, en ne nous reconnaissant aucun rôle de correcteur de goût. Si l’on veut aider les mamans, il vaut mieux envoyer des brassières et autres habits de bébé imprimés ou en « patch », en diverses matières et en couleurs modernes, ou alors un don pour permettre aux mamans de se procurer pour leurs bébés ce qu’ils aiment. – Cela laisse rêveur si l’on pense que maintes associations « pro-vie » s’épuisent dans la collecte et l’envoi de centaines de colis aux mamans en difficulté, ne se rendant pas compte qu’elles ne favorisent souvent pas la vie quotidienne de ces mamans, mais la compliquent plutôt. Plusieurs mamans nous ont retourné les layettes reçues, les autres n’osent généralement pas le faire pour n’offenser personne, compte tenu de l’amour avec lequel ces habits ont été tricotés. Désormais nous acheminerons les layettes d’ancien style vers notre ‘Maison verte’ en Géorgie où les mamans sont reconnaissantes pour tout, en ne réclamant rien de particulier. C’est la gentillesse des pauvres.
Samedi 27 mai 2006
Une dame nous téléphone, un peu nerveuse: « Nous sommes une association contre l’avortement. Nous avons là une jeune femme de 25 ans, 3 mois enceinte, qui avortera si elle ne trouve pas une solution à son problème de logement (actuellement sans travail, touchant seulement l’allocation API de 500 E par mois, suffoque sous les frais de location de son studio de 450 E par mois, en retard de paiement de location depuis 2 mois, porte d’entrée fracassée par les pompiers et dans ce cas aucune assurance rembourse: frais d’une nouvelle porte estimés à 750 Euro…). Quand nous rencontrons la jeune fille, du nom Ségolène, il s’avère que la dame en question l’a très déçue: « Au début elle m’a téléphoné tous les jours pour me dissuader de l’avortement, mais quand elle avait réussi à me convaincre, elle a cessé de me téléphoner, me laissant toute seule résoudre mes problèmes qui me paraissent insurmontables. » En enquêtant nous avons su que la dame en question n’avait ni de logements à offrir, ni d’argent pour aider, elle se contentait à donner des bons conseils par téléphone. C’est comme si le Bon Samaritain avait soufflé dans l’oreille du pauvre diable laissé pour mort dans la ravin: « Faut pas mourir, mon gars, faut pas mourir! »… en continuant tranquillement son voyage et laissant de blessé mourir de soif, de faim et surtout de manque de soins de ses plaies. Cette dame s’est en fait moquée de Ségolène, et nous craignons que beaucoup « d’associations contre l’avortement » ne fassent que cela. Ségolène a d’ailleurs renchéri: « Ils semble qu’ils se connaissent tous, ils nous passent les numéros de téléphone de tout un réseau, mais personne ne veut bouger. » Elle aurait même visité une « maison catholique pour futures mamans », mais à 150 km de Paris, en pleine campagne sans rien autour, avec un encadrement sévère, donc à 150 km de tous les vrais besoins d’une jeune maman. Quel terrible témoignage: ils s’agitent sans agir! Bref, nous avons aidé Ségolène en lui présentant ce matin un petit studio de refuge au sous-sol chez une de nos amies dans les faubourgs de Paris, mais c’était trop humide et elle est allergique à la moindre trace d’humidité (ses parents venaient du Mali). Pour ses problèmes de loyer nous lui avons filé sur le champs une aide de 450 Euro pour régler au moins déjà un des deux mois de location en retard; et pour la porte nous avons dépêché une société spécialisée pour faire un devis de REPARATION de la porte, non pas de remplacement, ce qui devrait en diminuer le coût de moitié. Ségolène est partie aux anges. Elle nous a confirmé – pour la combientième fois dans notre expérience? – que le « géniteur » l’a immédiatement lâchée en lui reprochant de ne pas vouloir avorter tout de suite le bébé, SON PROPRE BEBE. Et pour la n-ième fois nous avons compris qu’il n’y aura presque pas de solution du côté des hommes. Ils se plaisent à marcher sur les cadavres, soient-ce leurs propres enfants. Mon Dieu, bénissez Ségolène, donnez lui le courage de lionne pour être une excellente maman et conduisez ses chemins vers Vous. Quant à nous pauvres pompiers, laissez tomber devant nous du Ciel, Seigneur, une valise remplie d’Euros, pour pouvoir aider davantage. Nous vous en supplions.
Mardi 30 mai 2006
Hier soir une petite Linda est née… dans l’appartement de notre responsable de Paris, Léa. La maman Sylviane « avait mal au ventre » et était venue visiter Léa. C’était trop tard pour aller à l’hôpital. Après la naissance rapide, sur un coup de téléphone les services d’urgence sont arrivés – avec des ciseaux stériles – et ont amené maman et bébé sains et saufs à la maternité. C’est la 2e fois que nous assistons à la naissance d’un bébé directement dans nos locaux. Il faut vraiment être prêt à tout. Que Dieu soit loué!
Samedi 3 juin 2006
Cette semaine nous avions 2 déménagements: sortir Salomé de notre studio 114, car entre temps elle a pu faire la paix avec son père qui, du coup, l’amènera au Venezuela où elle accouchera fin 2006. Ensuite transférer Maria du studio 108 à Versailles au studio 114 à Paris, parce que la propriétaire du studio versaillais a décidé de le reprendre le studio pour elle-même. Nous avons dû faire ce déménagement sans Maria, parce qu’elle est bloquée à l’hôpital où son bébé Myriam, née en janvier 2006 à Versailles, souffre d’une méningite et des rougeoles, sans parler des glaires que son petit corps ne cesse de produire. Maria, courageuse petite maman, reste à ses côtés, en dormant depuis 1 semaine dans la chambre du bébé à l’hôpital sur une chaise, sans se plaindre. Ces mamans sont formidables! C’est cela, l’amour.
D’autre part nous avons une avalanche de naissances ces jours-ci, ce qui prouve l’activité « surchauffée » de Sos Mamans à la fin de l’année dernière: Alan le 5 mai, Awa le 10 mai, Christine-Léa le 12 mai, Lindsay le 13 mai, Mirabelle le 18 mai, Jérémie-Yvon le 20 mai, Alain le 21 mai, Alice le 24 mai, Ashton et Sebel (des jumeaux) le 26 mai, Karim le 29 mai, et donc Linda le 30 mai. Avec notre traditionnelle « prime de naissance » de 100 à 225 Euro, selon les cas, cela représente une lourde charge pour notre petite caisse. Mais quelle joie, 12 naissances en 1 seul mois! Sans compter les naissances chez nos amis de SOS MAMANS GEORGIE dont nous n’avons pas encore reçu les notifications. En même temps cela porte nos « multiples » à 11 jumeaux et 1 triplet, tous sauvés de la barbarie! Deo gratias!
Jeudi 8 juin 2006
Nous rencontrons Andréa, à peine 18 ans, 2 mois enceinte.Elle a un petit copain de 17 ans(!) qui l’a mise enceinte. A la maison, c’était la fin du monde: le père a insulté sa fille de « fille de la rue » et l’a violemment battue en lui cassant le bras, et la maman du jeune homme a porté plainte à la police contre Andréa pour « détournement de mineurs ».La police s’est rapidement présentée à la maison, maisen déclarant d’entrée de jeu: « C’est juste pour la forme, il n’y aura pas de suite »…Quoiqu’il en soit, le bébé d’Andréa est sauvé, nous la suivrons, et elle pourra même rester dans sa famille. Ouf!S’il faut chercher où est la faute dans cette affaire, il faut plutôt la chercher du côté des parents d’Andréa, tout catholiques qu’ils sont.Au lieu de taper sur leur fille quand le mal est fait, il fallait y réfléchir avant. Tout le monde sait qu’à l’école « républicaine » en France on apprend aux jeunes, dès l’âge tendre de 12 ans, comment faire l’amour de toutes les manières, entre tous les sexes, en bourrant leurs poches de préservatifs. Comment des parents catholiques responsables peuvent-ils encore envoyer leurs enfants dans ce tels établissements, les vouant ainsi à tous les diables: la fornication, la drogue, le racket, les mensonges… Il y a en France une petite centaine d’écoles catholiques entièrement libres, sans contrat avec cet Etat pourrisseur de la jeunesse: elles sont là pour sauver nos enfants, pas seulement leur vie physique, mais leur vie tout court sous tous les aspects. Oui, les vrais coupables des coucheries et avortements des jeunes, ce sont bien-sûr les enseignants publics, mais aussi les parents d’aujourd’hui! Les violences commises par de nombreux parents catholiques sur leurs enfants après les faits, sont de trop. Plus juste serait que ces parents frappent la coulpe sur leur propre poitrine et se convertissent, en commençant sérieusement à aimer leurs filles, leurs fils, et en les scolarisant là où cela ne finit pas en catastrophe prévisible. Ce n’est jamais trop tard. Dieu, venez en aide à la pauvre génération que nous sommes!