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Journal de bord (suite 7)

Samedi 29 juin 2006

Ca y est, nous avons compris comment ils font. Qui « ils »? Les bureaucrates régnants! Ce sont de véritables brutes! Voici ce que nous a relaté aujourd’hui Laure. Elle nous a montré un mandat d’expulsion pour le 10 juillet, pour la maman et sa fille qu’elle a déjà (celle-ci a 16 ans, elle souffre de graves dépressions et est en instituts de repos pour 2 ans), soit-dit par suite à des loyers non-payés. La vérité est que les bureaucrates cherchent n’importe quel prétexte pour expulser les gens en vue d’un nouveau programme immobilier à réaliser à la place des anciennes maisons.La procédure est très simple: puisque chez la plupart des gens une partie du loyer est réglée directement par la CAF en aide socialecelles-ci cessent à un moment ou un autre, pour une raison quelconque (nouveau barêmes, transfert de dossier, arrêt non-motivé etc.), mais la personne concernée ne s’aperçoit pas nécessairement, et les ‘dettes’ s’accumulent avec les mois de façon vertigineuses. Arrive un mandat d’expulsion: et c’est là le vice du système, c’est trop tard pour redresser la situation financière, le mandat a déjà été émis et se trouve pour exécution à la police. Dehors! Et ceux des locataires qui ne peuvent être rattrapés de cette façon, on leur trouve effectivement une location de remplacement, comme le prescrit la loi, mais ce sont toujours des locations dans des immeubles où l’expulsion est déjà programmée de la même façon pour les 2 ou 3 ans à venir, pour d’autres projets immobiliers. Ainsi ces gens deviennent petit à petit volatiles, pour ne pas dire bohémiens et « asociaux ». Voilà comme on procède avec nos pauvres mamans!- Nous avons immédiatement cherché et trouvé un logement pour Laure, chez une de nos donatrices, au moins pour 1 mois et en région parisienne. Elle a des « revenus » de 650 E par mois, et le studio de refuge que nous lui avons trouvé ne lui coûte que 150 E, quand-même moins cher que 500 E pour une chambre d’hËtel au noir à Paris 20e, et dans ce cas je ne décris pas l’aspect de « l’hËtel » en question: vraiment « noir »! Heureusement nous n’y avons jamais dû recourir jusqu’à présent. – Nous connaissons cette configuration « d’expulsion » déjà par d’autres mamans, mais cette fois-ci nous avons compris le mécanisme: c’est abjecte! On appelle cela la France, pays des droits de l’homme…

Vendredi 4 août 2006

Une amie nous ramène Olga, une ukrainienne, 22 ans, 6 mois enceinte. Son mari – pourtant catholique comme elle – vient de la quitter brusquement, et elle se trouve sans ressources, sans papiers, sans Sécurité Sociale… En plus elle se trouve dans la rue. Nous avons procédé comme suit: elle sera hébergée jusqu’au tout début septembre chez une de ses copines, puis nous la logerons dans notre studio de refuge 114 à Paris qui se libérera à ce moment. Deo gratias!

Jeudi 10 août 2006

Joyeuses nouvelles de notre « maison verte » à Zougdidi en Géorgie. La Princesse nous écrit en peu de mots son rapport de juillet/août: « La maison verte est devenue belle et même très belle: les travaux de l’étage sont enfin finis: 5 chambres, 2 salles de bain, 1 cuisine, et le bureau de l’association sont peints et tapissés. Il reste maintenant la salle de conférences au rez de chaussée à terminer pour pouvoir la louer afin d’avoir des revenus pour financer l’aide des femmes enceintes et la gestion de la maison; cela sera fait en décembre. » Il est vrai que nous avions pu acheminer 15.000 Euro, d’un seul donateur français, pour les travaux au 2e étage (logements) et au 1er étage (grande salle de conférence). Là aussi: Deo gratias!

Et la Princesse poursuit dans son rapport: « Nous avons accueilli Iana dont le mari a 26 ans; il était dans la police, et a reçu une balle dans la colonne vertébrale tirée par un voleur, et ne peut plus bouger de son lit depuis 2 ans déjà… Il reçoit du gouvernement 28 Laris par mois (12 Euros), même pas de quoi manger un pain et un oeuf par jour!… Cette jeune femme avait déjà avorté deux fois, et sa voisine que nous avionss aidée, lui a parlé de nous. Elle est donc venue. Le bébé arrivera l’année prochaine. Dieu soit béni! – Maia a finalement eu des jumeaux: 2 jolies filles joufflues et en pleine forme: Nini et Lizi; Maia a assez de lait pour les nourrir toutes les deux. – Quant à Nana, elle a accouché en juillet Ketevane, pour la plus grande joie de ses 7 frères et soeurs. » Tout cela, ce sont des magnifiques nouvelles, grâce à la Princesse.

Mardi 15 août 2006 Léa surprend une jeune femme, Alicia, comme elle demande la pilule du lendemain dans une pharmacie parisienne. Elle la suit dans la rue et l’aborde. L’entretien, dans un café, dure 2 heures, mais concluant. Son petit ami, géniteur du bébé qu’elle porte depuis 2 mois, ne veut absolument pas de cet enfant et la menace. Mais c’est fait, Alicia gardera son bébé. C’était à 14 h. Mais le soir même elle nous téléphone de l’hËpital, car son ami l’a sévèrement maltraitée, frappée de ses bottes dans le ventre, blessée, et il fallait des soins médicaux importants, plus une bague utérine pour retenir l’enfant qui risquait de partir. Il fallait surtout arrêter une hémorrhagie intérieure. Total 380 E que nous avons réglés sur place, car son ami, détenteur de la carte de Sécurité Sociale, refusa de régler quoique ce soit. Finalement nous avons dû la loger dans un hËtel, pour quelques nuits, pour lui permettre de se reposer.. Quel martyre cette femme doit-elle supporter pour son bébé! N’est-ce pas le sort, sous une forme ou une autre, pour tant d’autres jeunes femmes et jeunes filles enceintes? Elles acceptent ces terribles souffrances pour leurs bébés, comme Jésus l’a fait pour nous sur la Croix… Nous n’avons pas encore de solution pour elle; nous ne voulons pas l’éloigner trop loin de Paris, par ex. chez nos familles hébergeuses qui se trouvent surtout dans le sud de la France, car il faut continuer à assister, dans ce cas précis, maman et bébé de près. Dieu pourvoira…