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Journal de bord (suite 47 – Automne 2011)

Jeudi 1 septembre 2011

Notre groupe de Bretagne – actuellement trois petites mamans enceintes entourées par notre vaillante hébergeuse – est revenue des vacances, passées dans une bicoque louée par nous pour un mois à la mer, avec deux jeunes mamans supplémentaires : il s’agit en fait de deux mineures qu’elles ont rencontrées sur la plage, et de fil en aiguille toute leur détresse s’est révélée : elles craignaient d’être enceintes, mais essayaient à cacher cela à leurs parents dont la colère serait terrible, et l’avortement forcé assuré. Les jeunes se comprenaient vite entre elles, et la chose fut conclue sur le champ: elles viendraient avec nos trois autres mamans (toutes des mineures) « à la maison » jusqu’à la naissance. L’amie hébergeuse, âgée et malade, est vraiment une sainte, ou plutôt une Bonne Samaritaine de l’an 2011. Naturellement cet hébergement est risqué : les parents ne chercheront-ils pas leurs filles « fuguées » ? N’alarmeront-ils pas la police ? En tout cas, nous conseillons toujours à nos petites mamans de se débrouiller pour faire parvenir discrètement un message à leurs familles pour les rassurer que tout va bien et qu’elles rentreraient à la maison après la naissance du bébé. Lors de ce retour en famille nous les accompagnons généralement nous-mêmes, et presque toujours c’est la vue du nouveau bébé qui fait tomber toutes les barrières et réticences. Après, c’est la « grand’mère » qui éduque le bébé à merveille, et la jeune maman continue à fréquenter l’école en disant fièrement à ses copines : « Faut avoir du courage, les filles ! « Parfois nous n’en croyons pas nos yeux : le bébé est un vrai missionnaire qui sait à merveille porter la bonne nouvelle – et convertir les cœurs endurcis des adultes. Ces bébés nous rappellent toujours de nouveau que le Royaume de Dieu est d’abord pour les Petits, et pour nous seulement si nous devenons comme eux.

Vendredi 16 septembre 2011

Nous sommes écrasés. Un avortement ! Nous étions en contact, par nos chemins secrets, avec une maman enceinte, en fait une prostituée russe à Paris, mais manque des liquidités nécessaires pour un retour par camion en Russie – dans ces cas il faut sortir pour vêtements d’appoint, subsides pendant le voyage et surtout pour le chauffeur immédiatement au comptant quelques 600 à 800 Euro selon la distance -, nous lui avions dit de patienter deux ou trois jours, le temps de trouver l’argent. Le lendemain elle revint : « Ce matin mon maquereau m’a amenée de force chez une avorteuse russe qui m’a enlevé mon bébé. » Puis, vraiment en colère, elle donna une claque au visage à Léa, notre assistante à Paris, en lui reprochant amèrement: « Tu m’avais pourtant promis de m’aider ! »… Cela fait le 4e avortement auquel nous étions mêlé, en 16 ans d’activité et en sauvant 723 bébés. Chacun de ces quatre cas nous restera toujours sur la conscience. Bien sûr, il ne devrait y avoir aucun échec dans nos sauvetages, la charité ne connaissant aucune barrière. Mais le Christ n’a-t-il pas transpiré des gouttes de sang à Gethsémani, surtout pour ceux pour lesquels il s’offrira pour rien ? Un missionnaire dans une petite léproserie en Afrique ne doit-il pas affreusement souffrir en voyant les nombreux cas autour de lui qu’il ne peut prendre en charge dans son établissement par manque de place ?
Mon Dieu, donnez nous votre sainte Patience, votre infini Amour, pour être dignes d’approcher vos Pauvres, et de le faire sans les blesser d’aucune façon!

Mardi 4 octobre 2011

Nous voudrions partager quelques extraits de lettres reçues ces jours-ci.
* Une jeune maman musulmane habitant dans l’Oise, voilée, dont nous avons sauvé le bébé, nous écrit par courriel: « Vous Chrétiens, vous aidez, mais les Musulmans ne donnent rien. C’est pourquoi nous venons vers vous. » Quel témoignage ! Nous vous prions, chers lecteurs, de prier pour elle afin qu’elle trouve après ce témoignage, elle et son bébé, le chemin vers le Christ.
* Une dame de la Haute Garonne nous rappelle la nécessité de prier pour nos sauvetages, et pour la suite : « On peut par exemple prier ainsi : O Marie, Mère Immaculée, je vous conjure par la joie que Vous avez éprouvée à la naissance de Jésus Votre divin Fils, prenez sous votre maternelle protection tous les petits enfants qui doivent naître aujourd’hui dans le monde entier ; obtenez leur la grâce du Saint Baptême ; protégez les sans cesse afin qu’au jour où ils recevront pour la première fois le Dieu d’Amour dans leur cœur encore pur et innocent, ils comprennent les battements du Cœur de Jésus et s’attachent à Lui pour jamais. »
* Une dame du Val-de-Marne : « Merci pour votre action et pour toutes ces mamans et bébés sauvés. Je regrette seulement de ne pas vous avoir rencontrés il y a 8 ans, mais je n’étais pas à la rue, pas battue par mon ami, pas abandonnée par mes parents et ma famille. Mon avortement s’est passé soi-disant ‘en douceur ‘ A présent j’en ai le cœur brisé malgré mes très beaux enfants, et les pleurs sont toujours là. Mon bébé me pardonnera-t-il ? »
* Un donateur de Bordeaux : « Il y a 77 ans on avait proposé à ma mère, tuberculeuse, un ‘avortement thérapeutique’ (déjà !) qu’elle a refusé de toutes ses forces. Elle est décédée un mois après ma naissance. Mais je suis là, après toutes ces années, pour rendre grâce en remerciant Dieu et ma maman de ce beau don de la vie ».
* Une dame de Nantes nous écrit : »Je ne peux plus vous aider puisque mon mari vient de décéder d’une hémorragie cérébrale. Ma situation n’est plus la même, n’ayant jamais travaillé hors de la famille, ayant eu six enfants et ayant une très mauvaise santé. Mais je veux continuer à vous aider un peu, ayant perdu deux bébés : à la naissance le premier, et à quatre jours le troisième ; le deuxième a failli mourir à 14 mois, et le quatrième à deux mois. Le mot ‘avortement’ me fait mal. Continuez votre belle œuvre ! »
* Un Monsieur des Deux Sèvres : « Je vous remercie de votre combat qui nous permet, à nous autres donateurs, de nous sanctifier. »
* Un jeune infirmier nous écrit de la Lorraine : « Je travaille dans un laboratoire d’analyses médicales. J’y rencontre beaucoup de monde dont un grand nombre de femmes enceintes. J’ai été frappé – et je suis maintenant pris de pitié – observant toutes ces femmes qui viennent faire des tests de grossesse dans le but d’avorter. En général elles me disent tout de suite : ‘De toute manière je ne veux pas le garder’, ou bien je le devine sur leurs visages. La plupart du temps ce sont des filles de 14 à 21 ans qui viennent faire un test, avec une angoisse qui transparaît au dehors. Le pire est quand elles me disent ‘Surtout n’envoyez pas les résultats à la maison ! ‘ Si l’occasion se présente, je les encourage bien sûr à garder leur bébé, mais c’est très délicat. En tout cas, j’ai vos coordonnées avec moi au travail, si besoin ! » – Commentaire : mais qui sera là, dans cette ville de Lorraine, pour répondre à son éventuel appel ? Nous ne pouvons pas assez encourager les bonnes volontés de former de nouveaux groupes Sos Mamans, dans toutes les villes. Nous les aiderons volontiers à faire les premiers pas. N’oublions pas : les bébés, en danger de mort, nous attendent, silencieusement mais impérieusement, dans toutes les villes ! Si ce n’est pas nous qui venons à leur secours, qui viendra ? Jésus nous a laissé la parabole du Bon Samaritain. Ce n’était pas une histoire pour nos chaumières , c’était une invitation, un appel !

PS : Situation actuelle :
Total de nos sauvetages: 723 bébés. – Mamans actuellement hébergées par nos soins : 18. – En caisse actuellement : 1406 Euro. S.v.p., n’oubliez pas les bébés, les sauvetages continuent, austérité ou non…