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Journal de bord (suite 60) – Semaine Sainte

Mardi 8 avril 2014
Une nouvelle prostituée de Russie à Paris, Jelka, 16 ans, enceinte. Elle avait réussi à s’enfuir de ses geôliers (nightclub) et s’était réfugiée chez une dame habitant au centre-ville. Et voilà l’imprudence commise : un coup de téléphone à sa meilleure amie entre les autres prostituées : « J’ai réussie, je suis dehors ! Viens vite me voir ! Je suis au Café qui s’appelle…, je t’attends ». Et qui arriva vers elle ? Sa copine, oui, mais avec elle deux gros bras du night-club. Sa meilleure amie l’avait trahie. Il faut savoir que les prostituées ont très souvent un lien privilégié avec leur souteneur, se considérant comme sa préférée, et elles sont malheureusement prêtes à tout sacrifier pour assurer cette préférence. Bref, les deux voyous étaient bien décidés à la tuer. Nous l’avons repérée avec des plaies atroces, notamment des traces de flagellation sur le dos. Ils doivent l’avoir torturée avec quelque chose comme un fouet. A la croire, seule l’intervention de son amie lui a sauvé la vie. Nous la faisons soigner, la cachons pour deux nuits dans la région parisienne, puis retour en Russie par nos moyens habituels, car impossible de la faire retourner en avion ou en train où elle serait trop facilement repérable; en plus elle n’a pas de papiers, ayant tout laissé au « milieu » lors de la fuite. Un tel « retour au pays » nous coûte généralement au moins 1000 Euro : 100 E d’hébergement provisoire à Paris, 150 E pour vêtements et chaussures pour le voyage, 50 E de nourriture de voyage, 500 à 800 Euro pour le transport suivant la distance, 100 E pour deux cartes de téléphone Paris-Russie dont une pour elle-même et une pour le chauffeur, afin qu’on soit avisé des deux côtés de leur bon retour… et plus tard de l’heureuse naissance du bébé, et 100 Euro pour commencer une nouvelle vie en Russie. Nous avons ainsi pu sauver pendant les dernières années, surtout à Paris, environ 130 petites mamans russes avec leurs bébés. Les dépenses ne sont pas extraordinaires, car pour les petites mamans françaises nous dépensons en général presque autant, notamment dans le cas d’un hébergement par nos soins (env. 100 Euro par mois jusque la naissance). On voit bien que les sauvetages de bébés coûtent cher, mais la vie n’a pas de prix. Notre Sauveur, Lui, n’a pas donné de l’argent pour nous sauver, mais sa Vie, ce qui est infiniment plus et réduit nos efforts à leur juste dimension : ce n’est qu’un pauvre effort à la suite de Jésus. En vérité c’est Lui qui sauve la vie à travers nous autres Chrétiens qui font partie de son corps mystique, Deo gratias !
Et que nos donateurs et donatrices se le disent : en donnant pour sauver la vie des bébés (et parfois même de leurs mamans), en vérité ils s’enrichissent : « Faites vous des trésors au ciel ! », lisons-nous dans l’Evangile. Ou alors : « Avec le Mammon (argent) faites vous des amis au ciel ! »

Mardi 15 avril 2014
Un autre « cas habituel » : Andréa, 16 ans, Lille. Elle vivait chez son ‘copain’. Quand le bébé s’annonça, celui-ci prit une colère violente, déchira la petite garde-robe d’Andréa et, devant son refus d’avorter l’enfant, la mit devant la porte. Nous l’avons recueillie dans la rue, réconfortée et hébergée provisoirement, en attendant le transfert vers une de nos hébergeuses. Est-ce si difficile d’aimer la vie quand Dieu la donne, même en circonstances peu propices ?
Il faut avouer, selon notre expérience, que les femmes et jeunes filles répondent à cet appel d’amour plus volontiers que les hommes et les garçons. D’où cette différence ? Où est passée la chevalerie des hommes, leur courage, leur honnêteté, leur sens de paternité, leur amour ? Sans vouloir totalement disculper les femmes, qu’il nous soit permis d’affirmer que le véritable mal de notre société, peut-être aussi la véritable cause du fléau de l’avortement, est à chercher plutôt du côté des hommes que des femmes. Qu’ils reviennent vers la Vie, vers Dieu, et tout ira mieux, surtout pour les bébés !

Bilan SOS MAMANS au 16 avril 2014 : Nous avons pu sauver, depuis 1995, 944 bébés et leurs mamans, donc presque 1900 personnes en détresse vitale . Actuellement nous logeons 42 femmes et jeunes filles, soit en nos studios loués, soit chez nos familles ‘hébergeuses’, soit en habitations à colocation, en attendant la naissance de 44 bébés sauvés. Fond de caisse à ce jour : déficitaire. Budget habituel : 10.000 Euro/mois. A Dieu tout honneur et toute gloire !